Perdu entre les montagnes majestueuses des Alpes françaises, j’ai découvert un trésor caché qui défie notre monde moderne. Imagine un village où nulle voiture ne peut accéder, préservé du tourisme de masse et uniquement rejoignable après plusieurs heures de marche sur un sentier escarpé. C’est cette aventure hors du commun que je te propose de découvrir aujourd’hui.
À la découverte du hameau secret de Laval
Je me souviens encore de ce matin de juin où j’ai entrepris l’ascension vers Laval, ce hameau isolé faisant partie de la commune de Névache. Situé à plus de 1800 mètres d’altitude dans les Hautes-Alpes, ce lieu semble figé dans un autre temps. Le sentier qui y mène est le seul lien avec le monde extérieur – pas de route, pas de téléphérique, seulement tes jambes pour t’y porter.
Le chemin débute près du village principal de Névache, dans la magnifique vallée de la Clarée. Dès les premiers pas, j’ai ressenti cette déconnexion progressive du monde moderne. À mesure que j’avançais sur le sentier, les bruits de la civilisation s’estompaient pour laisser place au murmure du vent et au chant des oiseaux de montagne.
Ce qui rend ce hameau si particulier, c’est son authenticité préservée. Les maisons traditionnelles en pierre et bois, avec leurs toits d’ardoise, racontent l’histoire d’une vie alpine d’autrefois. Certaines datent du 17ème siècle et ont traversé les âges sans grande modification. C’est un témoignage vivant de l’architecture vernaculaire des Alpes-de-Haute-Provence, région dont la richesse patrimoniale reste méconnue du grand public.
L’isolement de Laval n’est pas le fruit du hasard mais celui d’une géographie imposante. Encerclé par des sommets dépassant souvent les 2500 mètres, le hameau se love dans un écrin naturel que seuls les plus déterminés peuvent atteindre. Cette configuration unique explique pourquoi aucune route n’a jamais pu être construite jusqu’ici, préservant ainsi son authenticité.
Vivre au rythme de la montagne
Quand tu arrives à Laval après environ trois heures de marche, le temps semble s’écouler différemment. La première chose qui m’a frappé, c’est le silence. Un silence presque palpable, uniquement interrompu par le tintement des cloches des quelques vaches qui paissent dans les prairies alpines environnantes.
Les quelques habitants permanents – ils ne sont qu’une poignée – ont développé un mode de vie en parfaite harmonie avec leur environnement. Chaque objet, chaque provision doit être transporté à dos d’homme ou de mulet par ce même sentier que j’ai emprunté. L’hiver, lorsque la neige recouvre tout, le hameau peut rester isolé pendant plusieurs semaines.
J’ai eu la chance de partager un repas avec Marie, l’une des rares résidentes à l’année. « Ici, on ne consomme pas, on vit », m’a-t-elle confié en me servant un fromage produit avec le lait de ses chèvres. Son potager fournit l’essentiel de ses légumes pendant la belle saison, et les conserves préparées méticuleusement permettent de tenir durant les longs mois d’hiver.
L’eau provient directement d’une source de montagne, et l’électricité est produite par quelques panneaux solaires installés sur les toits. Cette autosuffisance forcée crée un rapport différent aux ressources. Rien n’est gaspillé, tout est valorisé. C’est une leçon d’humilité face à un panorama des Alpes qui te rappelle constamment la puissance de la nature.
Les défis d’un village inaccessible aux voitures
Si l’isolement de Laval constitue son charme principal, il représente également son plus grand défi. Comment maintenir vivant un lieu si difficile d’accès dans notre société contemporaine? Cette question, je me la suis posée en observant les quelques maisons abandonnées qui témoignent d’un passé plus peuplé.
La santé constitue l’une des préoccupations majeures. En cas d’urgence médicale, l’évacuation ne peut se faire qu’en hélicoptère lorsque les conditions météorologiques le permettent. Les habitants ont donc développé une connaissance approfondie des plantes médicinales locales et des premiers secours.
L’approvisionnement représente un autre défi majeur. Chaque kilo transporté est le résultat d’un effort considérable. J’ai assisté à l’arrivée d’un convoi de mulets chargés de provisions diverses – une scène qui semblait tout droit sortie d’un autre siècle. Le muletier, Thomas, perpétue une tradition ancestrale indispensable à la survie du hameau.
Paradoxalement, l’inaccessibilité de Laval pourrait bien être sa planche de salut à l’heure du tourisme de masse qui transforme certains villages alpins. Contrairement à d’autres communes des Alpes maritimes devenues des stations touristiques surpeuplées, Laval conserve son âme et son authenticité.
Le secret le mieux gardé des Alpes françaises
Au moment de quitter ce lieu enchanteur, j’ai ressenti un mélange de mélancolie et de privilège. Privilège d’avoir pu partager, même brièvement, cette vie à part, cette résistance tranquille face à notre monde hyperconnecté et motorisé.
Je me suis demandé s’il fallait vraiment parler de Laval, si je ne risquais pas de trahir ce secret bien gardé. Mais les habitants que j’ai rencontrés n’ont pas manifesté de crainte face au tourisme. « Ceux qui font l’effort de monter jusqu’ici sont généralement respectueux », m’a assuré Philippe, un ancien berger reconverti en apiculteur.
Le sentier qui mène à Laval agit comme un filtre naturel. Seuls les randonneurs expérimentés et motivés entreprennent cette marche exigeante. Et ceux qui arrivent jusqu’au hameau sont généralement ceux qui comprennent et respectent sa valeur.
Si tu décides de te lancer dans cette aventure, prépare-toi bien. Équipement de randonnée adapté, eau en quantité suffisante, et surtout, respect absolu pour ce lieu préservé et ses habitants sont indispensables. L’expérience n’en sera que plus riche et authentique.
En redescendant par ce même sentier escarpé, j’ai emporté avec moi bien plus que des photos ou des souvenirs. J’ai gardé cette certitude qu’il existe encore, nichés dans les replis de nos montagnes, des lieux où l’essentiel prévaut, où le temps s’écoule différemment, et où l’homme a appris à vivre en harmonie avec la montagne plutôt qu’à tenter de la dominer.

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