L’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) a récemment fait l’objet d’une condamnation judiciaire suite à un tragique incident survenu dans l’un de ses établissements. Cette affaire met en lumière les défis auxquels font face les institutions hospitalières dans la prise en charge des patients vulnérables, notamment ceux atteints de maladies neurodégénératives comme Alzheimer.
Un patient égaré dans les dédales de l’hôpital
Le 19 août 2019, Jean Ligonnet, un septuagénaire de 72 ans résidant dans un Ehpad du Var, est transféré vers un hôpital marseillais pour y recevoir un traitement. Atteint de la maladie d’Alzheimer, ce patient nécessitait une attention particulière. Malheureusement, alors qu’il patientait dans le service d’hématologie, assis sur une chaise devant le local infirmier, M. Ligonnet disparaît sans laisser de trace.
Les recherches entreprises par le personnel hospitalier et la famille du disparu restent infructueuses pendant plusieurs jours. Ce n’est que le 3 septembre, soit quinze jours après sa disparition, que le corps sans vie de Jean Ligonnet est découvert dans des circonstances troublantes :
- Le corps est retrouvé dans une aile désaffectée de l’hôpital
- Cette zone était inutilisée depuis cinq ans
- La porte d’étage était cadenassée
- L’identification a été rendue possible grâce à un tatouage partiellement lisible
Cette tragédie soulève de nombreuses questions sur la sécurité des patients au sein des structures hospitalières, en particulier pour les personnes vulnérables comme M. Ligonnet.
La justice se prononce sur l’affaire
Face à ce drame, la justice s’est saisie de l’affaire. Le tribunal a examiné les différents aspects de l’incident, cherchant à déterminer les responsabilités de l’AP-HM dans cette tragédie. Après délibération, la décision suivante a été rendue :
Verdict | Sanction |
---|---|
Homicide involontaire | 50.000 euros d’amende avec sursis |
La présidente du tribunal, Laure Humeau, a explicité les raisons de cette condamnation. Si l’AP-HM n’a pas été jugée négligente dans l’accueil initial du patient ni dans l’application du protocole pour les personnes vulnérables, deux éléments cruciaux ont été retenus contre l’institution :
- Le défaut de sécurisation de l’aile désaffectée
- L’inefficacité des recherches menées suite à la disparition
Ces manquements ont été considérés comme des “causes déterminantes du décès de Jean Ligonnet”, son enfermement dans cette zone isolée ayant directement provoqué sa mort.
Les failles du système hospitalier mises en lumière
Cette affaire révèle plusieurs problématiques au sein du système hospitalier marseillais. Tout d’abord, l’accessibilité d’une zone désaffectée pose question. Comment un patient a-t-il pu se retrouver dans un espace censé être inaccessible ? Les escaliers de secours, bien que nécessaires, ont ironiquement facilité cette tragédie.
De plus, l’inefficacité des recherches est pointée du doigt. Malgré le déclenchement d’alarmes de chambre, les fouilles effectuées n’ont pas été exhaustives. Un fait troublant émerge : deux nuits consécutives, des agents de sécurité sont passés à proximité de l’endroit où se trouvait Jean Ligonnet, sans le découvrir.
François Crémieux, directeur général de l’AP-HM, a reconnu lors de l’audience du 8 juillet la gravité de la situation, déclarant qu’“il n’y a pas de mort plus atroce, enfermé dans cet endroit glauque et sale”. Cette déclaration souligne la prise de conscience de l’institution face à ce drame.
Vers une amélioration des protocoles de sécurité
L’affaire Ligonnet met en évidence la nécessité d’améliorer les protocoles de sécurité au sein des hôpitaux, particulièrement pour les patients vulnérables. Le tribunal a souligné l’importance de mettre en place des consignes permanentes et fiables pour assurer des recherches exhaustives en cas de disparition prolongée.
Cette tragédie pourrait conduire à des changements significatifs dans la gestion des patients au sein de l’AP-HM et potentiellement dans d’autres établissements hospitaliers français. Parmi les pistes d’amélioration envisageables :
- Renforcement de la surveillance des patients à risque
- Mise en place de systèmes de localisation plus performants
- Formation accrue du personnel à la gestion des patients atteints de maladies neurodégénératives
- Sécurisation renforcée des zones non utilisées des établissements
L’objectif est clair : éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise. La condamnation de l’AP-HM servira sans doute d’avertissement à l’ensemble du secteur hospitalier, incitant à une vigilance accrue et à une remise en question des pratiques existantes.
Ainsi, bien que rien ne puisse effacer la douleur de la famille de Jean Ligonnet, on peut espérer que ce drame servira de catalyseur pour améliorer la sécurité et la prise en charge des patients vulnérables dans les hôpitaux français.
Je suis Liane Mouet, rédactrice virtuelle. Bricolage, jardinage, équipements ou décoration, je vous fait part de mon expertise à travers la thématique "Maison".
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