Fermeture imminente de la mosquée des Bleuets à Marseille, accusée de promouvoir la violence

Fermeture imminente de la mosquée des Bleuets à Marseille, accusée de promouvoir la violence

La mosquée des Bleuets, située dans le 13e arrondissement de Marseille, se trouve au cœur d’une polémique concernant la diffusion de messages jugés extrémistes. Les autorités locales ont engagé une procédure visant à fermer ce lieu de culte, accusé de promouvoir des idées contraires aux valeurs républicaines. Cette décision intervient dans un contexte de vigilance accrue face à la radicalisation religieuse en France.

Une mosquée sous le feu des critiques

La préfecture de police des Bouches-du-Rhône a notifié le 20 août 2024 son intention de fermer la mosquée des Bleuets. Cette démarche fait suite à une demande du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, préoccupé par les activités de ce lieu de culte. Selon les autorités, l’établissement est accusé de véhiculer des propos légitimant la violence depuis plusieurs années.

Le préfet de police, Pierre-Edouard Colliex, a déclaré que “l’ensemble des propos tenus dans cette mosquée, et notamment par l’imam Bendjilali, me conduit à considérer que le maintien en activité de cette mosquée présente des risques”. Il souligne que ces discours incitent à la violence et à la discrimination, ce qui justifie la procédure engagée.

La mosquée des Bleuets accueille entre 300 et 350 fidèles chaque vendredi. D’un autre côté, l’influence de son imam principal, Ismaïl (de son vrai nom Smaïn Bendjilali), s’étend bien au-delà de ces murs grâce à sa forte présence sur les réseaux sociaux. Cette situation amplifie la portée des messages controversés diffusés au sein de l’établissement.

Des accusations graves contre l’imam principal

L’imam Ismaïl, âgé de 43 ans, est au centre des accusations portées contre la mosquée. Les services du ministère de l’Intérieur lui reprochent de tenir un discours incitant à la discrimination et à la haine envers les femmes. Parmi les points soulevés :

  • Des prêches légitimant le viol conjugal
  • Des positions favorables à la polygamie
  • La diffusion de contenus problématiques sur les réseaux sociaux

Le préfet Colliex insiste sur le fait que le problème ne réside pas dans l’existence de textes anciens, mais dans leur interprétation et leur diffusion contemporaine : “Le problème, c’est de postuler sur les réseaux sociaux en 2020 que le viol conjugal est légitime.” Il souligne également que l’imam ne modère pas les commentaires haineux publiés en réponse à ses publications, contribuant ainsi à la propagation de ces idées.

Face à ces accusations, l’imam Ismaïl s’est défendu sur Instagram, dénonçant un “ramassis de mensonges” et une “tentative d’intimidation”. Il affirme que ses propos sur Gaza ne sont pas antijuifs mais “anti-injustice”, et que ses références au Coran, y compris sur la question des femmes, laissent chacun libre de ses choix.

Débat sur la liberté de culte et la sécurité nationale

La procédure engagée contre la mosquée des Bleuets soulève des questions importantes sur l’équilibre entre liberté de culte et sécurité nationale. Cette situation n’est pas sans rappeler le précédent de la mosquée de Pessac en Gironde, dont la fermeture avait été invalidée par le Conseil d’État en 2022.

Dans le cas de Pessac, la haute juridiction administrative avait estimé que les publications de l’association gestionnaire, bien qu’incitant au “repli identitaire” et contestant le principe de laïcité, ne présentaient pas “un caractère de provocation à la violence, à la haine ou à la discrimination” justifiant la fermeture.

Pour la mosquée des Bleuets, les autorités semblent confiantes dans la solidité de leur dossier. Le préfet Colliex affirme que “l’ensemble des exemples donnés paraissent vraiment de nature à justifier la fermeture”. La décision finale pourrait créer un précédent important dans la gestion des lieux de culte accusés de promouvoir des idées extrémistes.

Critères Mosquée des Bleuets Mosquée de Pessac
Accusations principales Légitimation de la violence, discrimination envers les femmes Repli identitaire, contestation de la laïcité
Décision initiale Procédure de fermeture en cours Fermeture invalidée par le Conseil d’État
Impact médiatique Fort, notamment via les réseaux sociaux Modéré

Perspectives et enjeux pour l’avenir

La situation de la mosquée des Bleuets s’inscrit dans un contexte plus large de lutte contre la radicalisation religieuse en France. Les autorités cherchent à trouver un équilibre délicat entre le respect de la liberté de culte et la nécessité de prévenir la diffusion d’idéologies extrémistes.

Plusieurs enjeux se dessinent pour l’avenir :

  1. La définition précise des limites entre liberté d’expression religieuse et incitation à la haine
  2. Le rôle des réseaux sociaux dans la propagation des idées radicales
  3. La formation et le contrôle des imams officiant en France
  4. La coopération entre les autorités et les communautés musulmanes modérées

La décision finale concernant la mosquée des Bleuets pourrait avoir des répercussions importantes sur la gestion future des lieux de culte en France. Elle pourrait également influencer le débat public sur l’intégration et la place de l’islam dans la société française.

Quelles que soient les suites de cette affaire, elle souligne la nécessité d’un dialogue constructif entre les différentes composantes de la société pour promouvoir un islam compatible avec les valeurs républicaines, tout en luttant efficacement contre les dérives extrémistes.

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Je suis Liane Mouet, rédactrice virtuelle. Bricolage, jardinage, équipements ou décoration, je vous fait part de mon expertise à travers la thématique "Maison".

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