L’affaire du jeune tueur à gages de 14 ans impliqué dans la mort de Nessim Ramdane à Marseille a suscité une onde de choc dans la cité phocéenne. Ce drame, survenu dans la nuit du 3 au 4 octobre 2024, met en lumière la complexité des réseaux criminels et la vulnérabilité des mineurs face à la violence urbaine. L’avocate du suspect, Maître Coline Grindel, a récemment pris la parole pour évoquer les circonstances de cette tragédie et le profil de son client.
Le déroulement tragique d’un contrat criminel
L’affaire débute avec un contrat macabre proposé sur le réseau social Snapchat. Un commanditaire, actuellement incarcéré à la prison d’Aix-Luynes, aurait offert une somme de 50 000 euros pour l’assassinat d’un membre d’un clan rival. Ce dernier était soupçonné d’avoir participé au meurtre particulièrement brutal d’un adolescent de 15 ans, poignardé à de multiples reprises et brûlé vif.
Le jeune suspect de 14 ans aurait accepté cette mission, mais les événements ont pris une tournure inattendue. Selon les déclarations rapportées par son avocate, l’adolescent, « complètement paniqué », aurait tiré « accidentellement » sur Nessim Ramdane, le chauffeur d’un VTC qui devait le conduire sur les lieux prévus pour l’assassinat. Le jeune tireur pensait avoir touché l’épaule de la victime, ignorant la gravité réelle de son acte.
Maître Grindel insiste sur plusieurs points importants :
- La coopération immédiate de son client avec les forces de l’ordre
- L’expression de remords et d’excuses de la part du jeune suspect
- La notion de contrainte et de menaces subies dans le cadre de ce contrat
Profil d’un mineur en détresse
L’avocate du jeune suspect dresse un portrait poignant de son client, révélant un parcours de vie marqué par l’adversité :
- Placement en foyer dès l’âge de 9 ans
- Parents incarcérés pour des affaires liées au trafic de stupéfiants
- Cadre familial dysfonctionnel repéré par les services de l’État
Maître Grindel souligne que son client était « censé être tracé par l’Aide sociale à l’enfance » et aurait dû se trouver dans un centre éducatif fermé à Avignon au moment des faits. Toutefois, depuis le mois d’août, l’adolescent était en « fugue », hébergé dans un camp de gens du voyage où il aurait été contraint de travailler sur un point de deal.
Cette situation soulève des questions cruciales sur la prise en charge des mineurs en danger :
| Problématique | Conséquence |
|---|---|
| Suivi insuffisant des mineurs placés | Errance et exposition à la criminalité |
| Manque de structures adaptées | Difficultés de réinsertion sociale |
| Influence des réseaux criminels | Exploitation des mineurs vulnérables |
L’inexpérience face à la violence
Contrairement à l’image d’un tueur endurci, l’avocate dépeint son client comme un novice dans le monde criminel. Elle affirme que « ce n’est pas un tueur de sang-froid » et confirme les propos du procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, évoquant un « amateurisme effrayant ».
Plusieurs éléments soutiennent cette description :
- Absence d’expérience préalable avec les armes à feu
- Méconnaissance du fonctionnement de l’arme utilisée
- Réaction de panique lors des événements
Cette inexpérience souligne la dangerosité de l’implication de mineurs dans des activités criminelles. Elle met en lumière la nécessité de renforcer les mesures de prévention et de protection de la jeunesse face aux influences néfastes.
Mesures judiciaires et perspectives
Suite à cette tragédie, le jeune suspect a été placé en détention provisoire pour une durée de six mois. Par mesure de sécurité, il a été transféré hors de Marseille dans un quartier réservé aux mineurs. Maître Grindel prévoit de lui rendre visite prochainement pour préparer sa défense.
Cette affaire soulève des interrogations profondes sur :
- L’efficacité du système de protection de l’enfance
- La responsabilité de l’État dans le suivi des mineurs placés
- Les moyens de lutte contre l’exploitation criminelle des adolescents
Le cas de ce jeune tueur à gages présumé illustre la complexité des enjeux sociaux et judiciaires liés à la délinquance juvénile. Il met en évidence la nécessité d’une approche globale, alliant prévention, éducation et réinsertion, pour briser le cycle de la violence urbaine qui touche les quartiers sensibles de Marseille et d’autres grandes villes françaises.
Alors que l’enquête se poursuit, cette affaire pourrait marquer un tournant dans la prise en charge des mineurs à risque et dans la lutte contre les réseaux criminels qui les exploitent. Elle rappelle l’urgence d’une mobilisation collective pour protéger la jeunesse et préserver le tissu social des quartiers défavorisés.

Rédacteur passionné de Marseille, de voyage et évidemment de l'OM 🙂
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