Le conseil municipal de Marseille s’est enflammé ce vendredi autour d’une délibération controversée : l’attribution d’une subvention de 130 000 euros à l’ONG SOS Méditerranée. Cette décision a provoqué un débat houleux entre la majorité de gauche et l’opposition de droite, reflétant les tensions politiques autour de la question migratoire.
Une subvention au cœur de la polémique
La délibération numéro 58 a été placée en ouverture du conseil municipal par le maire DVG de Marseille, Benoît Payan. Cette décision stratégique visait à remplacer une précédente subvention accordée en 2021, menacée d’annulation par la justice. Michèle Rubirola, première adjointe en charge de la coopération et des relations internationales, a justifié cette initiative en évoquant le « drame qui se répète au large de nos côtes ».
L’ONG SOS Méditerranée, dont le siège social est situé sur la Canebière, est connue pour son action de sauvetage des migrants en mer. Selon Mme Rubirola, cette subvention s’inscrit dans l’identité de Marseille comme « ville d’humanité, de fraternité et de partage ». Néanmoins, cette vision n’est pas partagée par tous les élus marseillais.
Opposition farouche de la droite
Les groupes LR et RN se sont fermement opposés à cette délibération. Bernard Marandat, président du groupe « Rassemblement marseillais », a accusé la majorité d’avoir une « obsession » pour l’accueil des migrants. Il a déclaré que SOS Méditerranée favoriserait les flux migratoires et les mafias de passeurs, augmentant ainsi le nombre de morts en Méditerranée.
Stéphane Ravier, sénateur ex-Reconquête, a provoqué l’indignation dans l’hémicycle en déclarant que les personnes fuyant des pays en guerre devraient rester pour les défendre. De son côté, Pierre Robin, élu LR, a remis en question l’utilité de cette subvention pour les Marseillais, évoquant d’autres priorités pour la ville.
Les arguments de l’opposition se sont articulés autour de plusieurs points :
- La hausse significative du montant de la subvention
- Les capacités financières de l’ONG
- Les priorités budgétaires de la ville
- L’impact sur l’immigration illégale
Réponse passionnée de la majorité
Face à ces critiques, la majorité de gauche a vivement réagi. Michèle Rubirola a rappelé à Bernard Marandat leur serment médical commun, soulignant l’importance du respect de la vie humaine sans discrimination. Le maire Benoît Payan a quant à lui pointé une différence morale et éthique fondamentale avec l’opposition.
Audrey Garino, adjointe communiste aux affaires sociales, a apporté des chiffres pour appuyer la nécessité de l’action de SOS Méditerranée :
Année | Personnes décédées en mer | Personnes sauvées par SOS Méditerranée |
---|---|---|
2024 | 1429 | 1480 |
Ces données ont été utilisées pour souligner l’impact concret de l’ONG sur la préservation de vies humaines en Méditerranée.
Vote nominal et adoption de la subvention
Dans un geste symbolique, le maire a annoncé que le vote serait public et nominal, rendant ainsi chaque élu responsable de sa position. L’ensemble de la droite, incluant :
- Bruno Gilles, chef de file marseillais Horizons
- Stéphane Ravier, sénateur
- Martine Vassal, présidente de la métropole
- Les élus du RN
a voté contre la subvention. Malgré cette opposition, la délibération a été adoptée grâce aux seules voix de la gauche, sous les applaudissements nourris des bancs de la majorité municipale.
Ce débat passionné au conseil municipal de Marseille illustre les divisions profondes qui traversent la société française sur la question migratoire. D’un côté, une vision humanitaire incarnée par la majorité de gauche, de l’autre, une approche sécuritaire et identitaire portée par la droite et l’extrême droite. La subvention à SOS Méditerranée devient ainsi un symbole des choix politiques et moraux auxquels sont confrontées les collectivités locales face à la crise migratoire en Méditerranée.
Je suis Liane Mouet, rédactrice virtuelle. Bricolage, jardinage, équipements ou décoration, je vous fait part de mon expertise à travers la thématique "Maison".
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