La Banque de France vient de publier un rapport prévoyant un avenir sombre pour l’économie française. Dans son scénario central, la banque prévoit que la croissance du PIB ne sera que de 0,5 % en 2023. Ces perspectives sombres sont dues à plusieurs facteurs, notamment la possibilité d’une fermeture complète du robinet de gaz russe et des coupures d’électricité. Si ces événements devaient se produire, l’économie française pourrait plonger dans la récession. Le gouvernement a récemment prévu une croissance du PIB de 1% pour l’année prochaine, mais cette estimation optimiste pourrait rapidement être mise à mal par les aléas géopolitiques (guerre, énergie) et un hiver rigoureux.
La guerre en Ukraine : un facteur aggravant
L’automne s’annonce très sombre. Le conflit en Ukraine, qui a débuté il y a sept mois, n’est toujours pas résolu, ce qui provoque une immense instabilité économique.
Une récession en Europe devient de plus en plus probable alors que la Russie, grand fournisseur de pétrole et de gaz du continent, montre des signes d’instabilité. L’Allemagne, moteur économique de la zone euro, est particulièrement vulnérable et pourrait connaître une baisse significative de son PIB dans un avenir proche. Après deux longues années de pandémie, l’économie allemande s’apprête à passer un hiver très difficile. Ce sera également le cas pour la France. Jeudi 15 septembre, la Banque de France a annoncé avoir abaissé son estimation de croissance pour 2023 à 0,5% dans son scénario central. Il s’agit d’une baisse par rapport au chiffre de 1,7 % prévu en juin dernier.
L’économie, en revanche, a été revue à la hausse à 2,6% en 2022 contre 2,3% au début de l’été, selon une nouvelle prévision du gouvernement. Les conjoncturistes de 2023 n’ont pas écarté le scénario d’une récession dans leur fourchette de prévisions, qui se situe entre 0,8% et -0,5%.
« L’année 2023 est remplie d’incertitudes liées à la guerre en Ukraine. Compte tenu de ces incertitudes, nous avons choisi de présenter une fourchette […] Nous n’excluons pas une récession en 2023 limitée et temporaire »,” a déclaré Olivier Garnier, le directeur des études.
Un pic d’inflation pour le début 2023
Si la Russie interrompt complètement notre approvisionnement en gaz, l’inflation augmentera cet hiver, car de plus en plus de personnes commenceront à en demander pour leurs foyers et leurs entreprises. Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, a déclaré que “les prochains mois seront difficiles” lors d’une conférence avec les journalistes mardi.
L’IPCH, l’Indice des Prix à la Consommation Harmonisé, qui compare les prix à l’échelle européenne, pourrait atteindre 4,7 % en 2023 et 2,7 % en 2024, après avoir atteint un pic possible de 5,8 % en moyenne chaque année tout au long de 2022.
La banque centrale a de nouveau revu à la hausse ses chiffres pour l’année prochaine. Elle s’attendait à un taux d’inflation de 3,4 %. Cependant, la décision du Premier ministre Elisabeth Borne de réduire le bouclier tarifaire en 2023 risque d’entraîner une hausse des coûts pour les ménages et les entreprises. En outre, l’indice d’inflation de base, qui ne tient pas compte des prix volatils tels que l’énergie et les denrées alimentaires, devrait rester élevé en 2022, à 3,7 %, puis à 3,8 % en 2023.
Le chômage en risque
L’objectif de plein emploi fixé par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle pourrait être difficile à atteindre, et certains économistes sont sceptiques. Après avoir atteint un plancher de 7,3 % en 2022, le taux de chômage, au sens du Bureau International du Travail (BIT), pourrait atteindre 7,6 % en 2023 et 8,1 % en 2024. Compte tenu de la détérioration des perspectives économiques, les employeurs devraient ralentir leur rythme d’embauche au cours des prochains mois. L’augmentation des coûts de production due à la flambée des prix de l’énergie devrait peser sur l’activité et l’emploi dans un certain nombre d’industries.
Le rebondissement post-covid a stimulé plusieurs industries, mais la guerre en Ukraine a complètement redessiné le paysage du marché du travail. En ce début d’année 2022, l’effet de ” rattrapage ” de l’économie française reste manifeste. Dans les prochaines semaines, il pourrait se dissiper rapidement.
Le pouvoir d’achat plus menacé
Alors que la consommation d’énergie est appelée à augmenter, l’inflation devrait réduire une nouvelle fois le pouvoir d’achat des Français cet hiver. Comme le montrent les tableaux de la Banque de France, le pouvoir d’achat d’un individu moyen devrait diminuer de 0,5% en 2022 et pourrait ne pas s’améliorer en 2023 (0%). Malgré toutes les aides de l’État (remises sur le carburant, boucliers tarifaires, primes, hausse du SMIC), de nombreux Français sont contraints de faire des économies, d’autant plus que les salaires ont été désindexés de l’inflation à partir du début des années 1980.


Bonjour ! Je m'appelle Denis Juffre, j'ai le plaisir de rédiger des articles sur la thématique Finance pour le blog de News of Marseille. Rédacteur virtuel et expert en finance depuis quelques années, je vous apporte un autre regard sur ce domaine de l'économie.