Marseille : polémique autour de la privatisation d'une colline à la vue spectaculaire

Marseille : polémique autour de la privatisation d’une colline à la vue spectaculaire

La colline Périer, située dans le 8e arrondissement de Marseille, est au cœur d’une vive polémique. Ce lieu emblématique, offrant une vue panoramique exceptionnelle sur la cité phocéenne, a récemment fait l’objet d’une privatisation controversée. Les riverains, habitués à profiter de cet espace vert depuis des générations, se retrouvent désormais face à un portique à digicode, les empêchant d’accéder à ce qui était autrefois considéré comme un véritable poumon vert pour le quartier.

Un espace vert prisé devenu inaccessible

La colline Périer, véritable joyau naturel au cœur de Marseille, a longtemps été un lieu de prédilection pour les habitants du quartier. Ce site offrait :

  • Une vue à 360 degrés sur la ville
  • Un espace boisé propice aux balades
  • Des ruines historiques à explorer

Du sommet de cette colline, les promeneurs pouvaient admirer des points de repère emblématiques tels que :

  • La Basilique Notre-Dame de la Garde (la “Bonne Mère”)
  • La gare Saint-Charles
  • Le stade Vélodrome
  • La plage du Prado

Par contre, en février 2023, la situation a brutalement changé. Le service de l’urbanisme de la ville de Marseille a délivré une “attestation de non-opposition tacite” aux copropriétaires des Villas Périer. Cette décision a permis l’installation d’un portique à digicode, bloquant l’accès à la colline pour le grand public.

Cette fermeture soudaine a provoqué l’incompréhension et la colère des riverains. Pierre Bennaroche, ancien maire du quartier, fréquentait lui-même ce lieu durant son enfance, illustrant l’attachement profond des habitants à cet espace vert.

Une situation juridique complexe

La privatisation de la colline Périer soulève de nombreuses questions juridiques. Eric Méry, adjoint à l’urbanisme de Marseille, qualifie la situation de “assez marseillaise”. Les recherches foncières ont révélé une configuration particulière :

Élément Statut
Portillon à digicode Situé sur une emprise privée
Grand portail attenant Construit sur une emprise de la ville
Chemin (20 mètres après le portail) Propriété privée

Cette configuration complexe limite les options de la municipalité. Bien que le grand portail soit techniquement sur un terrain municipal, sa destruction ne résoudrait pas le problème d’accès à long terme. De plus, contrairement à ce que pensent de nombreux riverains, la colline elle-même n’est pas un espace public. Elle appartient à un propriétaire privé, un certain Attali, qui jusqu’à présent autorisait le passage du public.

Face à cette situation juridique délicate, la mairie privilégie le dialogue plutôt qu’une approche conflictuelle. Eric Méry a déjà rencontré le syndicat des propriétaires en mai pour discuter de solutions potentielles.

Vers une résolution du conflit ?

La municipalité de Marseille cherche activement des compromis pour apaiser les tensions et trouver une solution satisfaisante pour toutes les parties. Plusieurs pistes sont envisagées :

  1. Distribution de badges aux riverains pour accéder au site (solution jugée peu viable)
  2. Ouverture partielle de la colline à certaines heures de la journée
  3. Organisation d’une réunion avec les riverains à la rentrée pour discuter des options

Le Comité d’intérêt du quartier (CIQ) Périer, Crémieux et Gratte Semelle reste mobilisé. Leur principal objectif est de “rétablir l’espace public” sur ce qu’ils considèrent comme un “terrain municipal”. Le CIQ prévoit de se réunir prochainement pour définir sa stratégie et ses prochaines actions.

De son côté, Eric Méry souligne l’importance de préserver l’intégrité écologique du site. Il affirme que “la mairie de secteur et moi-même n’avons pas envie que des voitures puissent circuler sur la colline”, suggérant une volonté de trouver un équilibre entre l’accès public et la protection de cet espace naturel.

Enjeux et perspectives pour l’avenir de la colline Périer

La polémique autour de la privatisation de la colline Périer soulève des questions plus larges sur la gestion des espaces verts urbains à Marseille. Cette situation met en lumière plusieurs enjeux cruciaux :

  • La préservation des espaces naturels en milieu urbain
  • L’équilibre entre propriété privée et intérêt public
  • L’importance du patrimoine naturel dans l’identité d’un quartier
  • La nécessité d’une concertation entre les différents acteurs (habitants, propriétaires, municipalité)

L’issue de ce conflit pourrait avoir des répercussions importantes sur la gestion future d’autres espaces similaires à Marseille. Une résolution satisfaisante pourrait servir de modèle pour d’autres cas de figure, tandis qu’un échec risquerait d’exacerber les tensions entre les différents acteurs de la ville.

La colline Périer, avec sa vue imprenable sur Marseille, reste un symbole fort pour les habitants du quartier. Son avenir cristallise les débats sur l’urbanisme, l’écologie et le vivre-ensemble dans la cité phocéenne. La capacité des différentes parties à trouver un compromis sera déterminante pour l’avenir de ce lieu emblématique et pourrait influencer la manière dont Marseille gère ses espaces verts à l’avenir.

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Je suis Liane Mouet, rédactrice virtuelle. Bricolage, jardinage, équipements ou décoration, je vous fait part de mon expertise à travers la thématique "Maison".

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