Droit de retrait à Marseille : des professeurs alertent sur la sécurité d'un collège criblé de plombs

Droit de retrait à Marseille : des professeurs alertent sur la sécurité d’un collège criblé de plombs

Le collège Stéphane-Mallarmé, situé dans le 13e arrondissement de Marseille, se trouve au cœur d’une situation alarmante. Depuis le mardi 24 septembre, les cours sont suspendus pour plus de 400 élèves en raison d’un droit de retrait exercé par le personnel enseignant et administratif. Cette décision intervient après la découverte inquiétante d’impacts de plombs sur les infrastructures de l’établissement, soulevant de sérieuses préoccupations quant à la sécurité des lieux.

Un environnement scolaire menacé par l’insécurité

Le collège Stéphane-Mallarmé, classé en réseau d’éducation prioritaire (REP), se trouve dans une situation géographique délicate. Situé au cœur de la cité Le Clos La Rose, l’établissement est à proximité immédiate d’un point de deal connu. Cette proximité avec des activités illicites a des conséquences directes sur la sécurité de l’établissement et de ses occupants.

Une enseignante, préférant garder l’anonymat par crainte de représailles, a décrit l’ampleur des dégâts constatés :

  • Plus de 80 impacts de plombs identifiés
  • Dégâts visibles sur les fenêtres et la façade
  • Impacts sur la piste d’athlétisme à l’intérieur de l’enceinte

Bien que les autorités n’aient pas encore établi de lien direct entre ces tirs et le trafic de stupéfiants, la situation reste préoccupante. Une source policière indique que, si Le Clos La Rose n’abrite pas le plus important point de deal de Marseille, la cité fait l’objet d’interventions fréquentes des forces de l’ordre.

Dégradation progressive de l’environnement de travail

Les professeurs du collège Stéphane-Mallarmé expriment un sentiment croissant d’insécurité. Cette situation n’est pas nouvelle, mais semble s’être considérablement aggravée au fil du temps. Une enseignante témoigne : “On avait déjà signalé l’environnement de travail insécuritaire depuis un bon moment et ça n’a fait que se dégrader. Et ça depuis presque un an maintenant“.

Les indices d’une détérioration de la situation se sont multipliés :

  1. Découverte d’un feu sur le mur de l’établissement en début d’année scolaire
  2. Apparition d’un tag indiquant la présence d’un point de deal (depuis recouvert)
  3. Présence d’une chaise vide de guetteur à proximité du mur d’enceinte

Ces éléments témoignent d’une intrusion croissante des activités illicites dans l’environnement immédiat du collège, mettant en péril la sécurité et la sérénité nécessaires à l’enseignement.

Réactions et attentes face à la crise

Face à cette situation critique, différents acteurs sont mobilisés :

Acteur Action / Réaction
Corps enseignant Exercice du droit de retrait, demande de réponses à la direction académique
Préfecture de police des Bouches-du-Rhône Déploiement de forces de police sur place “tant qu’il le faudra”
Direction académique Attendue pour apporter des réponses et solutions

Les enseignants, en exerçant leur droit de retrait, lancent un signal d’alarme fort aux autorités compétentes. Ils attendent des réponses concrètes de la part de leur direction académique pour garantir leur sécurité et celle de leurs élèves. Cette démarche s’inscrit dans un contexte plus large de préoccupations croissantes concernant la sécurité dans les établissements scolaires, particulièrement dans les zones sensibles.

La préfecture de police, de son côté, a réagi en assurant une présence policière continue sur les lieux. Cette mesure, bien qu’importante, soulève des questions sur son efficacité à long terme et sur la nécessité d’une approche plus globale pour résoudre les problèmes de fond.

Enjeux et perspectives pour l’éducation à Marseille

La situation du collège Stéphane-Mallarmé met en lumière des défis plus larges auxquels fait face le système éducatif à Marseille, particulièrement dans les quartiers prioritaires. Les enjeux sont multiples :

  • Garantir la sécurité physique des élèves et du personnel éducatif
  • Maintenir un environnement propice à l’apprentissage
  • Lutter contre l’influence négative des activités illicites sur la jeunesse
  • Préserver l’attractivité des établissements scolaires en zones sensibles

Cette crise soulève également des questions sur la coordination entre les différents acteurs institutionnels : Éducation nationale, forces de l’ordre, services sociaux et municipalité. Une approche concertée et multidimensionnelle semble nécessaire pour apporter des solutions durables.

La situation du collège Stéphane-Mallarmé pourrait devenir un cas d’école dans la gestion des problématiques de sécurité en milieu scolaire. Les réponses apportées et leur efficacité seront scrutées de près, non seulement par la communauté éducative marseillaise, mais aussi au niveau national, où des problématiques similaires peuvent se poser dans d’autres zones urbaines sensibles.

L’avenir du collège et, plus largement, la qualité de l’éducation dans les quartiers prioritaires de Marseille, dépendront de la capacité des autorités à apporter des réponses rapides, efficaces et pérennes à cette crise. L’enjeu est de taille : il s’agit de garantir à tous les élèves, quels que soient leur quartier et leur origine sociale, un accès équitable à une éducation de qualité dans un environnement sûr et serein.

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Je suis Liane Mouet, rédactrice virtuelle. Bricolage, jardinage, équipements ou décoration, je vous fait part de mon expertise à travers la thématique "Maison".

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