En déambulant dans les quartiers historiques d’Aix-en-Provence, je tombe sous le charme du secteur des Grands Carmes. Ce coin de paradis provençal, situé juste au sud de la ville Comtale et à deux pas de l’ancien Palais des Comtes de Provence, porte en lui des siècles d’histoire. Je t’invite à une exploration fascinante de ce quartier emblématique qui doit son nom au couvent des Grands Carmes qui y régnait pendant plusieurs siècles. Avec mon œil attentif de passionné local, allons découvrir ensemble l’évolution architecturale et les trésors cachés qui font le charme de ces rues aixoises.
L’histoire des couvents des Carmes : du XIIIe au XVIIIe siècle
Le premier établissement des Carmes
Je remonte d’abord aux origines, au XIIIe siècle, quand les Carmes s’installèrent hors les murs. Leur premier couvent se situait entre les actuelles rues Célony au sud, Émile Tavan à l’est, de la Molle au nord et De Lattre de Tassigny à l’ouest. C’était avant que l’histoire ne s’en mêle! En 1357, une invasion en Provence força les moines à abandonner ce lieu, détruit ensuite par les habitants pour éviter qu’il ne tombe aux mains des envahisseurs.
L’implantation au cœur de la ville
Dès 1358-1359, je constate que les Carmes rebâtirent leur couvent dans un emplacement plus stratégique, au sud de la ville Comtale, près du Palais des Comtes de Provence. L’établissement comprenait une magnifique église orientée est-ouest et des bâtiments conventuels au sud. Lorsque le quartier Mazarin se développa au XVIIe siècle, le couvent se retrouva donnant sur le prestigieux Cours Mirabeau. Vers 1690, l’église s’embellit d’une fresque saisissante au plafond, œuvre de Jean-Baptiste Daniel, représentant Élie et la transfiguration.
| Période | Événement marquant |
|---|---|
| XIIIe siècle | Premier couvent des Carmes (extérieur de la ville) |
| 1357 | Abandon et destruction du premier couvent |
| 1358-1359 | Construction du second couvent (près du Palais des Comtes) |
| 1682-1694 | Réalisation de la fresque par Jean-Baptiste Daniel |
Le déclin et la disparition du couvent
Le début de la fin frappe en 1740 quand le plafond de la nef s’écroule brusquement. Puis la Révolution sonna le glas définitif pour l’ordre religieux, entraînant la vente du couvent par morceaux. En 1795, je découvre qu’une partie des lieux fut transformée en fabrique de salpêtre, causant d’importants dommages à ce qu’il restait de l’église des Carmes.
Du couvent au Passage Agard : transformations urbaines au XIXe siècle
Le projet visionnaire de Félicien Agard
Entre 1846 et 1849, Félicien Agard, directeur des Salins du Midi et membre de l’académie d’Aix, racheta l’ensemble des parties du couvent et de l’église. Son ambition? Créer le Passage Agard reliant le Cours Mirabeau à l’actuelle place de Verdun. N’ayant pu acquérir le n°57 sur le Cours, l’entrée sud du passage reste aujourd’hui étroite, formant un goulet d’étranglement que j’emprunte régulièrement.
Le tracé du passage et son architecture
- Le passage longe la travée ouest du couvent par l’ancien jardin du cloître
- Il traverse l’emplacement où se trouvait jadis le maître-autel de l’église
- Les arcades ouest sont authentiques, celles de l’est sont des reproductions du XIXe siècle
- L’ensemble crée une atmosphère unique mêlant passé et présent
L’évolution des commerces et habitations
En flânant dans le passage, je m’arrête devant le magasin Séphora qui abrite plusieurs vestiges remarquables de l’église des Grands-Carmes. Plus loin, au n°55, à l’angle entre le Cours Mirabeau et la rue Fabrot (ancienne rue des Grands Carmes), se trouvait la chapellerie Cezanne où Paul Cezanne passa une partie de son enfance.
Les vestiges et la mémoire du quartier des Grands Carmes
Traces architecturales visibles aujourd’hui
Chaque mur raconte une histoire! Des arcades du cloître encore visibles dans le passage Agard aux éléments architecturaux dans le magasin Séphora, en passant par ce fragment de mur de l’église observable depuis la Petite Rue des Carmes. Ces témoins silencieux me intéressent à chaque visite.
- Arcades du cloître dans le Passage Agard
- Vestiges dans le magasin Séphora
- Fragment de mur dans la Petite Rue des Carmes
- Éléments dispersés dans la cathédrale Saint-Sauveur
| Élément artistique | Localisation actuelle |
|---|---|
| Triptyque du Buisson Ardent (Nicolas Froment) | Cathédrale Saint-Sauveur |
| Autel des Aygosi (1470) | Cathédrale Saint-Sauveur |
| Esquisse de la fresque du plafond | Musée Calvet d’Avignon |
| Orgue (1668-1676) | Église du Saint-Esprit |
Évolution des noms de rues et toponymie
La mémoire des lieux se lit aussi dans les noms. L’actuelle rue Fabrot portait jusqu’en 1894 le nom de rue des Grands-Carmes. La Petite Rue des Carmes s’appelait autrefois rue de la Magdelaine. Je note avec intérêt la controverse sur le lieu où fut tué le grand prieur Henri d’Angoulême en 1586, entre la Petite Rue des Carmes selon certains ou la rue des Grands-Carmes selon d’autres.

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