Je déambule souvent dans les rues aixoises à la recherche de tranches de vie et d’histoires à raconter. Aujourd’hui, je t’emmène découvrir une artère emblématique en pleine mutation. Le cours Sextius, baptisé ainsi en 1811 en hommage au fondateur de la ville, traverse Aix-en-Provence en séparant le centre historique du faubourg Saint-Jean-Baptiste. Ce lieu chargé d’histoire fait l’objet d’un vaste projet de requalification urbaine qui transformera profondément ce quartier. Entre patrimoine séculaire et vision moderne, ce cours représente à la fois l’âme traditionnelle et l’avenir dynamique de la cité aixoise.
Le patrimoine historique du cours Sextius
Les fontaines emblématiques
Impossible de parler des rues d’Aix sans évoquer ses fontaines ! En remontant le cours Sextius, je m’arrête systématiquement devant la Fontaine Pascal, véritable joyau situé à l’angle de la rue Van Loo. Offerte à la ville en 1922 par Sylvain Pascal, un commerçant de la rue des Cordeliers, elle a été dessinée par l’architecte Lieutaud et réalisée par le sculpteur Baille. Ce qui me attire le plus ? Sa farandole de quatre jeunes Provençales accompagnées d’un joueur de galoubet tambourin, symbolisant la beauté et le charme typiques de notre région. Détail intrigant : cette fontaine est directement alimentée par l’eau thermale des bains.
Plus bas sur le cours, tu trouveras la Fontaine Villeverte, datant de 1683, œuvre du sculpteur Escursau. Surmontée d’un vase ajouté en 1848, elle servait autrefois à abreuver les troupeaux lors des transhumances jusqu’aux années 1930. Cette fontaine témoigne du lien historique entre la ville et l’eau, élément fondamental dans le développement d’Aix.
Les bâtiments historiques remarquables
Le cours Sextius et ses environs regorgent d’édifices historiques qui racontent l’évolution de la ville. À commencer par l’ancien hôpital des incurables fondé en 1734 par André de la Garde, déplacé après la révolution vers l’ancien couvent des Capucins. Juste à côté, l’église paroissiale Saint-Jean-Baptiste extra muros, construite en 1691 grâce aux dons du chanoine Jean-Baptiste Duchaine, attire mon regard avec son architecture typique.
Je ne peux passer sous silence le pavillon de la Molle, édifié par le cardinal duc de Vendôme avant 1669, qui passa ensuite entre les mains du peintre Jean-Baptiste Vanloo avant d’être acquis par les religieuses du Sacré-Cœur de Jésus. Dans ce quartier, je découvre aussi le pavillon de Gaufridi, l’ancien couvent des Chartreux fondé en 1624, et l’église Notre-Dame de la Seds située dans l’enclos des Minimes, considérée comme la première église du diocèse d’Aix.
Point d’orgue du cours, les Thermes Sextius constituent un lieu emblématique dont les eaux, connues des Romains et redécouvertes en 1704, alimentent aujourd’hui un espace de bien-être moderne où l’hôtel Aquabella propose diverses prestations dans un cadre exceptionnel.
Le grand projet de requalification urbaine
Les objectifs de la transformation
La ville d’Aix-en-Provence a lancé une ambitieuse métamorphose pour le quartier du Faubourg, avec le cours Sextius comme axe principal. J’ai pu observer les premières phases de ce projet qui vise plusieurs objectifs complémentaires :
- Améliorer la qualité de vie des résidents en réduisant la place de la voiture
- Renforcer l’attractivité commerciale du quartier avec l’initiative « Pitchs » pour attirer de nouveaux commerçants
La chaussée, actuellement large de 11,5 mètres, sera réduite à 6 mètres avec seulement deux voies de circulation. La piétonnisation touchera le cœur du quartier, incluant les rues Célony, Tavan et Van Loo. Le programme s’inscrit dans l’initiative européenne « Nature for City Life » pour favoriser la transition environnementale avec une végétalisation significative des espaces publics.
| Phase du projet | Période | Interventions prévues |
|---|---|---|
| Phase initiale | 2023-2024 | Réfection des réseaux souterrains et début de requalification |
| Phase intermédiaire | 2025-2026 | Piétonnisation et travaux sur les équipements publics |
| Phase finale | 2027-2030 | Création du bâtiment La Sextienne et finalisation des aménagements |
Le calendrier et les phases des travaux
J’ai noté que le projet s’étale sur plusieurs années, avec un phasage précis. Les travaux ont débuté en 2023 avec la réfection des réseaux par GRDF et la Régie des Eaux. Entre 2024 et 2025, c’est le cours Sextius lui-même qui subit une transformation profonde, avec la piétonnisation du tronçon supérieur. L’année 2025 verra aussi la piétonnisation des rues adjacentes, suivie par la réhabilitation de la crèche Vendôme jusqu’en 2026.
Le jardin Gauffredy sera réaménagé en 2026, tandis que le bâtiment La Sextienne sortira de terre entre 2027 et 2028 rue Émile Tavan. Les dernières phases incluent la rénovation de l’aire de jeux du parc Vendôme en 2028 et l’aménagement du boulevard de la République jusqu’en 2030. Cette métamorphose urbaine représente un investissement conséquent de 17,942 millions d’euros HT.
L’intégration du cours Sextius dans le réseau de rues aixoises
Les rues connexes et leur histoire
Autour du cours Sextius s’articule un intriguant réseau de ruelles aux noms évocateurs. La rue de Guerre tire son appellation d’une famille qui y résidait au XVIIe siècle, tandis que la rue de la Paix lui fait face par antinomie. Je m’amuse toujours de ces contrastes qui racontent l’histoire d’Aix.
- La rue de Reauville (aussi appelée rue de la Burlière), propriété historique des Rolland
- La Barricade, ancien chemin dont le nom rappelle les guerres de religion de 1562
En flânant dans ce quartier, je traverse la rue Vanloo, plus ancienne voie du faubourg déjà habitée au XIIe siècle, ou les rues Vendôme et de la Molle qui conduisent au pavillon construit par le cardinal. Chaque rue porte en elle les traces de familles illustres comme les Laugier, Pasturel ou Boyer qui ont façonné l’identité du quartier.
Le nouveau visage du quartier du Faubourg
La transformation du cours Sextius s’intègre dans une vision globale pour le quartier du Faubourg. Ce projet créera de nouvelles dynamiques de circulation et de vie sociale, avec des espaces favorisant les rencontres et les échanges. Les résidents et commerçants que j’ai interrogés se montrent majoritairement enthousiastes face à cette métamorphose qui respecte le patrimoine tout en apportant modernité et confort.
Le potentiel touristique de cette partie historique d’Aix-en-Provence devrait connaître un essor considérable. Entre les thermes, l’hôtel Aquabella et les édifices religieux comme l’église Saint-Jean-Baptiste, ce quartier deviendra un véritable musée à ciel ouvert. La valorisation de l’héritage architectural, associée aux nouvelles activités commerciales, insufflera une énergie nouvelle dans ces rues chargées d’histoire.
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